Toussaint est une vieille fête chrétienne. C’est l’hommage rendu à tous ceux dont la vie aura été jugée conforme à la loi divine et que Dieu a pris près de lui pour un bonheur éternel. Tous ces saints sont les inconnus que l’Église n’a pas mis à son panthéon car ils ne se sont pas fait remarquer par une vie extraordinaire de courage, de générosité ou leurs miracles.

Toussaint, c’est la fête des saints de la vie chrétienne de tous les jours et qui sont au paradis. La plupart des protestants n’ont pas ce jour de fête que les orthodoxes célèbrent le dimanche après la Pentecôte, pensant que l’Esprit Saint a agi en eux.

Mais ces deux jours sont aussi la fête du souvenir de tous les morts. Dans la tradition française, c’est l’époque où l’on se retrouve en famille, là où ont vécu les anciens qui sont partis. On parle d’eux, racontant les bons moments vécus avec eux ; et on va au cimetière porter des fleurs sur leurs tombes, disant par là qu’on ne les oublie pas et on leur rend ainsi hommage. L’Église a christianisé cette pratique en en faisant un jour de prière, en solidarité avec ceux qui sont partis et qui attendent encore leur entrée au paradis.

Hommage à la vie au quotidien, à l’amour vécu en famille, à la recherche de la solidarité et de la justice, voilà ce à quoi appelle cette fête ; les non-chrétiens, qui n’y mettent pas la dimension divine, peuvent partager les valeurs vécues en ces jours-là par les catholiques.

Serge Benhaïm

Président de C.I.E.U.X.