Fleur dresse le bilan de sa mission de Service Civique avec CIEUX et l’IVA (Israeli Volunteer Association) à Deir-el-Assad (Israël). …
Fleur dresse le bilan de sa mission de Service Civique avec CIEUX et l’IVA (Israeli Volunteer Association) à Deir-el-Assad (Israël). …
Fleur dresse le bilan de sa mission de Service Civique avec CIEUX et l’IVA (Israeli Volunteer Association) à Deir-el-Assad (Israël).
Je m’appelle Fleur, j’ai 20 ans et je suis française. Je suis étudiante en architecture à Strasbourg à l’ENSAS (École Nationale Supérieure d’Architecture).
Titulaire du BAFA, je suis à même d’animer des groupes d’enfants ou de jeunes, ce que je trouve très motivant car cela requiert de l’imagination, des capacités de création et un travail d’équipe. En effet, j’ai toujours été intéressée par les activités créatives et artistiques comme l’audiovisuel et la musique.
J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de prendre en charge des jeunes dans le milieu scolaire, sportif, artistique. Ce fut une expérience très enrichissante de les accompagner et d’adapter les méthodes de travail, de fonctionnement au profil de chacun.
J’ai également eu l’opportunité de m’occuper d’enfants à l’étranger, en étant accueillie et hébergée par des familles.
Par ailleurs, je suis d’un tempérament dynamique et jovial, j’ai un sens créatif influencé par de nombreux voyages à l’étranger ainsi que 3 ans d’expatriation en Tunisie. En effet, j’adore voyager et apprécie particulièrement parler anglais et en apprendre toujours plus à propos de cette langue.
Mes études actuelles ne correspondant pas vraiment à mes attentes, j’ai souhaité réaliser une période de césure afin de prendre du recul sur mes projets professionnels. Ainsi, à travers un projet de volontariat à l’étranger, j’ai eu l’opportunité d’offrir mes services à autrui afin d’aider de façon concrète et active les gens dans le besoin. Un tel projet était un moyen de partager des savoir-faire et compétences mais aussi des façons de penser et de vivre, tout en respectant autrui. Ainsi, en apprendre un peu plus sur soi-même et le monde qui nous entoure.
J’ai donc été volontaire en service civique avec CIEUX (comité interreligieux pour une éthique universelle), en partenariat avec l’IVA (Israeli volunteer association), pour une mission de 5 mois à partir du 29 août 2017 au Nord d’Israël, intitulée Volontariat au sein d’un centre de jeunesse à Deir el-Assad (ville arabe) sur le thème de la solidarité. En effet, l’objectif de cette mission est d’accompagner des jeunes de 12 à 15 ans pendant les temps scolaires auprès des professeurs et en centre de jeunesse auprès des éducateurs. J’ai du prendre part au programme éducatif ainsi qu’aux tâches quotidiennes du centre de jeunesse. En tant que volontaire, il est important de prendre des initiatives dans ce projet pour organiser et proposer aux jeunes des activités sportives et artistiques ainsi que pour les aider dans leurs devoirs d’anglais par exemple, tout en leur procurant un environnement chaleureux et en étant à leur écoute. Leur inculquer des notions de français est également enrichissant tout comme la possibilité pour nous volontaires de découvrir la langue arabe.
J’ai beaucoup apprécié la vie dans le village arabe de Deir el Assad. C’est une culture qui m’a toujours intéressée, ayant de plus vécue en Tunisie. Cette immersion m’a permis de réaliser l’importante place qu’occupe la religion au sein de la communauté, d’approfondir mes connaissances en arabe et de découvrir la vie d’une population arabo-musulmane au sein de la société israélienne.
De plus, être hébergée par une famille permet de rencontrer les habitants plus facilement, de découvrir la vie quotidienne, les coutumes et traditions du village. Les familles par lesquelles Charlotte et moi avons été accueillie ont été très chaleureuses et nous avons eu un vrai échange interculturel (plats traditionnels, habitudes, croyances…) . Il peut cependant être parfois difficile de s’adapter à certaines habitudes locales comme par exemple la culture du bruit (omniprésence de la télévision, radio, appel à la prière…). Par ailleurs, nous avons été hébergées par quatre familles en cinq mois ce qui signifie de nombreux déménagements, des changements d’environnements fréquents et une réadaptation complète au mode de vie de la nouvelle famille. Il serait plus confortable qu’un appartement soit à la disposition des volontaires ou bien qu’une, ou deux familles au plus, soient prêtes à héberger pour une plus longue période.
Notre mission au sein de l’école et du centre de loisirs nous a beaucoup plu, passer du temps avec les enfants et faire preuve d’une grande autonomie nous a réellement motivés. Elle nécessite cependant beaucoup d’organisation avec les responsables. Nous enseignions dans des classes entières où les élèves sont bien plus dissipés que la plupart des élèves européens et ont du mal à se concentrer longtemps. Le travail en petits groupes est une meilleure solution et il serait judicieux d’en parler avec la directrice de l’école. Nous devions également suivre le programme scolaire ce qui, selon nous, n’était pas la meilleure façon d’intervenir dans les classes. Il nous semble peu judicieux que deux étrangères enseignent de la même manière que les professeurs de l’école, capables, eux, de traduire le vocabulaire dans la langue maternelle des élèves (besoin indispensable étant donné leur niveau d’anglais).
Il est ainsi plus enrichissant de préparer nos propres activités sur les traditions européennes ou sur des sujets qui intéressent les jeunes. À propos du travail au centre de loisirs, nous devions être réellement proactives car il ne s’agit pas seulement d’organiser des activités mais aussi de trouver et convaincre les enfants de nous rejoindre en fin d’après midi après leur longue matinée d’école. Partir à la recherche de jeunes, leur proposer de nouvelles activités, les motiver, et les surveiller tout en communiquant le plus simplement possible, peut être relativement fatiguant.
Quant aux transports, il est très difficile de se déplacer à pieds dans Deir el Assad. Étant donné que nous entreprenions deux allers retours par jour maison-travail (l’école, puis le centre de loisirs, se situant tout deux en haut du village), le stop était donc notre moyen de déplacement quotidien.
En parallèle à notre volontariat, Charlotte et moi avons eu l’opportunité d’entreprendre de nombreuses activités comme : des cours de fitness plusieurs fois par semaine au centre de loisirs en échange de l’entretien des locaux et du matériel, des expéditions à travers le pays chaque week-ends et même un voyage en Jordanie.
D’un point de vue personnelle, ce service civique a été l’opportunité de découvrir de plus près les milieux de l’enseignement et de l’animation qui m’intéressent tout particulièrement, d’améliorer ma langue anglaise et de faire des découvertes culturelles et linguistiques enrichissantes en étant en immersion totale en Israël. J’ai été très heureuse de perfectionner mes notions d’arabe et de découvrir l’hébreu ainsi que la société israélienne car il était très important pour moi d’être immergée dans la culture du pays. Ainsi, j’ai pris conscience de l’ampleur et de la complexité du conflit israélo-palestinien, au sein même des territoires en tension et non pas à travers les médias.
Grâce à ce volontariat j’ai pu développer et réaliser un projet personnel qui me tenait à cœur, et qui m’a permis tout autant d’affiner mon projet professionnel futur, que de développer de nouvelles compétences valorisables dans la suite de mon parcours.
Fleur, avril 2018