Témoignage de Laura, Volontaire en Service civique à Tsfat (Israël)
Témoignage
Yom Hazikaron – Yom Hastmaout 2013 en Israel.
Par Laura, Volontaire en Service civique à Tsfat (Israël)
J’ai pu assister la semaine dernière (15 et 16 avril) à 2 jours importants du calendrier israélien : le « jour du souvenir pour les victimes de guerre israéliennes et pour les victimes des opérations de haine » et le jour de l’Indépendance. Pour le 1er jour, chaque ville organise des cérémonies dédiées aux victimes des guerres et du terrorisme contre les israéliens. Comme dans le reste du pays, la cérémonie a débuté à Tsfat par une minute de silence, puis s’est suivie par un rappel de tous les Tsfatiens tombés au cours des différentes guerres d’Israël. Le maire de la ville, le grand rabbin ainsi que des familles endeuillées ont fait des discours et des prières très émouvants. De nombreuses personnes se déplacent dans les cimetières en ce jour pour se recueillir et rendre hommage aux soldats tombés pour défendre leur pays. Les cérémonies officielles au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem sont suivies par l’ensemble de la population, unie en ce jour de recueillement. Je lis aussi dans le quotidien Yediot Aharonot que le député Bennet est allé ce jour visiter un village druze et rendre hommage aux citoyens druzes qui participent dans leur très grande majorité aux activités de l’armée d’Israël.
La fin de la journée de Yom Hazikaron marque le coup d’envoi des festivités du jour de l’indépendance (Yom Hastmaout en hébreu). Dans tout le pays des concerts publics sont organisés jusque tard dans la nuit. Le lendemain, c’est l’occasion pour les israéliens de sortir en famille, aller dans les nombreux musées gratuits spécialement pour cette journée, ou encore visiter certaines bases de l’armée ouvertes exceptionnellement au public. Des défilés militaires aériens sont organisés toute la journée sur toute la longueur de la côte méditerranéenne du pays.
Pendant la période de ces 2 jours, les israéliens accrochent des drapeaux un peu partout, à leurs fenêtres de voiture, de leurs maisons, dans les magasins, les hôpitaux, les autobus… je vois également des drapeaux israéliens dans les villages druzes du nord. On sent un patriotisme très fort de la part des israéliens juifs de tous horizons et druzes, comme si le Pays et les responsabilités citoyennes arrivaient à cliver les différences de culture, de niveau socio-économique et de religion (et de niveau de religion). Cette conception de la loyauté envers son pays permet vraiment d’unir des gens complètement différents. Néanmoins, je me dois me remarquer que ce sentiment n’est pas partagé par toute la population, notamment les arabes, qui ne participent ni au jour de commémoration des victimes israéliennes, ni au jour de l’indépendance. Je ne vois pas non plus de drapeaux israéliens dans les villages arabes que j’ai pu traverser lors de mes déplacements. Or les arabes israéliens sont citoyens à part entière de ce pays et je pense que cette population gagnerait beaucoup en intégration en participant aux évènements nationaux du pays auquel elle appartient. La venue à Paris d’une délégation d’imams israéliens devrait en être, de ce point de vue, un signe annonciateur